On voyage « pour que la route vous plume, vous rince,
vous essore, vous rende comme ces serviettes élimées par les lessives qu’on
vous tend avec un éclat de savon dans les bordels. »
Nicolas Bouvier, Le Poisson scorpion.
« Le voyage offre la métamorphose. Sur la route, on
mue ».
Sylvain Tesson, Géographie
de l’instant.
Autant dire que ce voyage ne m’a ni lessivé, ni
métamorphosé. C’est la première fois que je rentre avec la désagréable
impression d’être exactement identique à ce que j’étais avant de partir.
Du coup je reviens sans idée pour donner un second souffle à
ce blog et sans ligne pour ma prochaine BD. Je saute d’un projet à l’autre,
sans avancer sur aucun – une adaptation de Giono, une fiction chez les Jivaros,
un mélange des deux… Pour une nouvelle BD documentaire sur les Achuar, j’ai
besoin d’au moins un voyage supplémentaire (prévu en juin prochain, entre
autres pour accompagner des touristes).
Heureusement Steinkis va éditer en mars prochain un recueil de mes publications de blog. Ça
s’appellera peut-être « Petit traité d’écologie profonde ». Voici mes
premières propositions de couverture :
Mais Steinkis ne voulait pas de bulles. Ils m’ont par
ailleurs fait remarquer que la seconde risquait de vieillir rapidement. J’ai
donc suivi leur suggestion (venant de Wandrille) :
Et
sinon, c’est sans rapport mais je viens de publier sur Reporterre.net
un article (illustré) sur les Jivaros et la valeur de la nature.
La page blanche fait partie du voyage comme l'ennui est le préalable à la créativité.
RépondreSupprimerC'est peut être un virage qui s'amorce ? ... Patience ...
J'espère... merci!
Supprimerbien drôle celle ci !
RépondreSupprimerMerci!
SupprimerQuel dommage qu'ils aient refusé la 1ère proposition de couv... C'était tellement drôle!
RépondreSupprimerLa mère et l'enfant ? Le dessin ira au dos a priori.
SupprimerEt merci pour l'avis!
Dommage pour la première proposition en effet. la seconde était encore plus drôle, mais c'est vrai qu'elle vieillira vite. J'ai hâte de pouvoir partager autour de moi ce Petit traité d’écologie profonde !
RépondreSupprimerMerci! et oui, je ne sais pas pourquoi ils ne veulent pas de bulles en couverture, ils trouvent ça cheap je crois.
SupprimerNe pas savoir que faire, ah quel luxe.
RépondreSupprimerMais rassure-toi, pas de big bang sans néant.
Quant à la nature utile (et l'article), c'est l'aveu de faiblesse de tous les environnementalistes : faute d'avoir réussi à sauver la nature pour elle-même, il nous faut convaincre au quotidien nos têtes de mules de concitoyens que c'est leur peau qu'ils doivent sauver. Si aujourd'hui en réunion de travail j'osais encore dire "Pourquoi sauver ce bosquet? euh, ma foi, parce qu'il est à sa place!", on me chasserait à coup de pieds.
Les arguments utilitaristes ont surgi parce que la valeur intrinsèque de la nature ne pèse plus rien dans les débats à courte vue qui dominent notre existence. C'est à pleurer, snif !
ps : très beau Cacique, merci !
Oui, j'imagine que répondre à la question "à quoi sert ce bosquet?" par "et toi à quoi tu sers?" ne fait pas mouche.
SupprimerContent que t'aies eu ton oropendola.
Ahahah, je me suis bidonné ! le quatrième de couv est génial !
RépondreSupprimer(ouais, je suis à la bourre sur ton blog, du coup je commente un peu à rebours)